Tribune De Geneve,
Switzerland
Will Bush Finally Pay at the Polls for His War in Iraq?
“What shocked the Americans wasn't the absence of weapons of mass destruction ... The reason for their anger is the mud pit their Boys are stuck in.”
By Andrés Allemand
Translated By Pascaline Jay
November 6, 2006
Switzerland - Tribune De Geneve - Original Article (French)
Bush
should be jubilant. Yesterday [Nov. 5] Saddam Hussein was sentenced to die by
the Iraqi High Court; this should have been the glorious epilogue of the great
play directed by the Republican Administration: "The Overthrow of the Bloody
Dictator." Moreover, the timing was perfect, since the verdict came just
two days before America's midterm elections …
Alas for
the president of the world's top power, ovations are not forthcoming. It is rather
the opposite. The American voter, who frankly didn't enjoy the show, could let it
be known to all tomorrow, by slipping his/her ballot paper into the ballot box,
even at the risk of giving a Congressional majority to the Democrat party.
What
shocked the Americans, of course, wasn't the absence of weapons of mass
destruction. Nor even was it the death penalty to be meted out to the dictator,
which is still often practiced in the United States. The reason for their anger
is the mud pit their Boys are stuck in. Comparisons with Vietnam surface in every
political debate. Even the imperturbable W. was obliged to publicly acknowledge
a certain similarity - at least superficially - between the Iraqi misadventure
and the Vietnam trauma.
In any
event, both of America's Congressional chambers are within an ace of a turning
out the majority. In other words, George Bush could from now be obliged to
govern by compromise. This is a nightmare for a President who for the last six
years had plenty of elbow room. His father, former president George H.W. Bush,
doesn't deny it: he'd rather "not think about his son's life" in the event
of a Democrat wave.
Because for example, it would no longer be so easy to place
conservative judges on the Supreme Court. Great battles would occur over the program of eavesdropping
on Americans, and there would be hearings on energy, environmental and health
policies. Let's not even mention the tax breaks for oil companies. Democrats
could stop bills and - the cherry on the cake – set up boards of inquiry to
investigate the scandals surrounding the Bush Administration.
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In a
nutshell, if the voters confirm the upheaval being predicted by the polls, the
United States will still have Bush for President … but it will no longer be the
same kind of presidency.
French Version Below
La
guerre d’Irak aura-t-elle raison de George Bush?
By andrés allemande
06 novembre 2006
Bush
devrait pourtant jubiler. Saddam Hussein condamné à mort hier par le Haut
Tribunal pénal irakien, cela aurait dû être le glorieux épilogue de la pièce à
grand spectacle mise en scène par l'administration républicaine: «Le
renversement du dictateur sanguinaire». Le timing, d'ailleurs, était parfait
puisque le verdict est tombé à deux jours des
élections américaines de mi-mandat…
Hélas
pour le président de la première puissance mondiale, les ovations ne sont pas
au rendez-vous. Ce serait même plutôt le contraire. L'électeur américain, qui n'a franchement pas aimé la représentation, pourrait
le faire savoir demain en glissant son bulletin de vote dans l'urne. Au risque d'offrir une majorité parlementaire au Parti démocrate.
Ce qui a
choqué les Américains, ce n'est évidemment pas
l'absence d'armes de destruction massive en Irak. Ni même la condamnation du
dictateur à la peine de mort, encore couramment pratiquée aux Etat-Unis. La
raison de leur colère, c'est le bourbier dans lequel sont empêtrés les Boys. La
comparaison avec le Vietnam revient dans tous les débats politiques. Même
l'imperturbable W. s'est senti obligé de reconnaître publiquement une certaine
similarité - au moins apparente - entre la mésaventure irakienne et le traumatisme vietnamien.
Quoi qu'il en soit, les deux chambres parlementaires américaines sont
à deux doigts du renversement de majorité. En clair, George Bush
pourrait se retrouver dans l'obligation de gouverner par compromis. Un cauchemar pour un président qui a eu les coudées franches
ces six dernières années. Son père, l'ancien président George H. Bush, ne le
cache pas: il préfère «ne pas penser à ce que serait
la vie» de son fils en cas de déferlante démocrate.
Parce
que, par exemple, il ne serait plus si facile de
placer des juges conservateurs à la Cour suprême. De belles batailles auraient aussi lieu autour du programme d'espionnage sur territoire
américain ou sur les politiques énergétiques, environnementales et de santé. Sans parler des avantages fiscaux accordés aux compagnies
pétrolières. Les démocrates seraient en mesure de bloquer les projets de
loi et - cerise sur le gâteau - de mettre sur pied des
commissions d'enquête sur les scandales entourant l'administration Bush.
Bref, si
les électeurs confirment le bouleversement annoncé par les sondages, les
Etats-Unis auront encore Bush pour président… mais ce ne sera plus du tout la même présidence.