Tunis Hebdo,
Tunisia
CIA: The Titanic of Spy Agencies
By M'Hamed Ben Youssef
Translated By Kate Brumback
May 24 - June 4 Edition
Tunisia - Tunis
Hebdo - Home Page (French)
Seal of the Central Intelligence Agency. (above).
The hapless Porter Goss: discarded. (below)
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In order
to avoid unforeseen events, there is no doubt that the gathering of
intelligence, particularly on issues of security, has become an
absolute necessity in our times.
In
addition, from ancient times until today, no state has managed to endure
without this kind of far-reaching super-secret organization, which has pawns on
the street and continually interferes in the political and social life of the nation
that gave rise to it. At the time of the Arab conquests, Omar Ibn Khattab , a.k.a. Emir El Mouminin [commander of the
faithful], made sure to advise one of his valiant warriors on the eve of an
expedition to Asia, to spread vigilant eyes everywhere and increase the
number of spies.
[Tunis Hebdo]
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As for a decision-maker
of any importance, an intelligence agency's credibility is just as important as
its size, and such an agency can prove determinative and beneficial in more
than one area, including high technology or finance. For
example, in the area of laundering dirty money.
But such
an agency's efficiency remains completely dependent on good cooperation between
its different branches and its degree of non-politicization. In regard to the
credibility of an intelligence service, one must say that they are often
subject, rightly or wrongly, to caution. This often means that decision-makers fail
to follow through on confidential reports supplied by the agency. And
sometimes, the most important intelligence is used incorrectly or is pushed
aside until irreparable damage is done.
The CIA
didn't see anything coming until the terrifying arrival of kamikaze airplanes
on September 11, 2001 - a mistake that will determine the fate of several nations
and many thousands of people across the planet.
The CIA
has since been unable to lift its head. Lately, things have hardly improved! It
is now caught up in scandals of every kind. This is how it has found itself
wracked by deep dissension that - stemming from, among other things, Abu Ghraib,
followed by revelations concerning secret prisons and secret flights through
international airports and the kidnapping with impunity of hundreds of suspects
for forced interrogation – have continued to tarnish its brand image.
Adding to
this panoply of misdeeds, a truly unsavory tableau, the publication by the
media [The New York Times ] of a top secret document involving the National Security Agent on the topic
of extrajudicial wiretaps, compromising a domestic spying program illegally
implemented by President Bush, targeting 5,000 U.S. citizens.
The
devastating impact on the White House and the CIA was such that Porter Goss,
its boss, was driven to resign. He was replaced by General Michael Hayden, whom
Republican representative from Michigan, Peter Hoekstra, called the wrong person,
in the wrong place at the wrong time.
Consequently,
what good does it do to station a hundred thousand secret agents around the
world supported by 17,000 employees? What's the point of squandering an annual
budget of about $44 billion in 2005 on various branches of espionage? Hasn't it
been said that those above set the example, and that there are no bad
soldiers, just bad generals?
With his ever-accelerating
loss of popularity, will Bush pay for his monstrous errors in Iraq in November's
midterm elections? Everything points in that direction …
As for
his vassal Blair, London Member of Parliament George Galloway, in a certain
way, alluded to the end that he wishes for the prime minister, by stating that the
assassination of Prime Minister Tony Blair would be entirely logical and
explicable, and morally equivalent to ordering the deaths of thousands of
innocent people in Iraq as Blair did.
French Version Below
La
Centrale, ce Titanic!
Nul doute
que la collecte des renseignements, particulièrement d'ordre sécuritaire, est devenue, par les temps qui courent, une nécessité
absolue afin de parer aux affres de tout imprévu.
Du reste,
depuis l'antiquité à nos jours, aucun Etat n'a pu se passer de ce type
d'organisme tentaculaire, si secret, ayant pignon sur rue et interférant sans
cesse dans la vie politique et sociale de l'Etat qui l'a fait naître.Au temps
des conquêtes arabes, Omar Ibn El Khattab, alors "Emir El Mouminin",
n'a pas manqué de conseiller à un de ses vaillants guerriers, à la veille d'une
expédition en Asie, de "répandre, partout, des yeux vigilants et de
multiplier le nombre d'espions" (" ").
Et pour
tout décideur d'envergure, disposer d'une centrale de renseignements crédible
est synonyme d'appoint de taille qui peut s'avérer déterminant, voire salutaire
dans plus d'un domaine, y compris celui de la technologie de pointe ou des
finances, comme, par exemple, le blanchiment de l'argent sale.Mais son
efficacité reste tout à fait tributaire de la bonne coopération entre ses
différentes branches et de son degré de non politisation.Quant à sa
crédibilité, elle est souvent sujette, à tort ou à raison, à caution.Ce qui
pousse, fréquemment, les décideurs à ne pas donner de suite à ses rapports
confidentiels.Et que de fois, des renseignements de première importance sont
soit mal exploités, soit jetés tout bonnement aux oubliettes, jusqu'à
l'avènement de l'irréparable.La CIA n'a rien vu venir jusqu'au terrifiant
déferlement des avions kamikazes, le 11 septembre 2001.Une de ces gaffes qui va
déterminer avec fracas le sort de plusieurs Etats et de milliers d'hommes à
travers la planète.
La CIA
n'a pu, depuis, relever la tête.Ces derniers temps, elle est peu épargnée ! Elle se débat dans des
scandales de tous genres. C'est ainsi qu'elle se trouve minée par de
graves dissensions qui —nées, entre autres, des discrédits dont Abou Ghraïeb
suivi par les révélations à propos des prisons clandestines et les vols secrets
à travers les aéroports internationaux avec l'enlèvement de centaines de
suspects pour des interrogatoires musclés en toute impunité— ne cessent
d'éclabousser gravement son image de marque. Ajoutez à cette panoplie de
méfaits, véritable tableau peu reluisant, la publication par les médias d'un
document top secret relevant de la National Security Agency (NSA).Il s'agit
d'écoutes extrajudiciaires, un compromettant programme d'espionnage
"domestique" décidé illégalement par le président Bush et portant sur
5000 citoyens US.
L'effet
dévastateur sur la Maison-Blanche et sur la Centrale est tel que Peter Goss,
son patron, est acculé à démissionner.Il a été remplacé, au pied levé, par le
général Nayden que le représentant républicain du Michigan, Peter Hoekstra, qualifie
comme étant "la mauvaise personne, au mauvais endroit, au mauvais
moment".A quoi sert, dès lors, de truffer le globe de cent mille agents
secrets soutenus par une administration de 17 mille employés
? A quoi sert de dilapider, pour ses différentes antennes d'espionnage,
un budget annuel de l'ordre de 44 milliards de dollars en 2005
?Ne dit-on pas que l'exemple vient d'en haut et qu'il n'y a pas de
"mauvais soldats, mais de mauvais généraux" ?
Bush, en
perte croissante de popularité, payera-t-il, aux prochaines législatives de
novembre, ses monstrueuses erreurs en Irak ?Tout le
laisse croire …
Quant à son vassal Blair, le député londonien George Galloway a, en
quelque sorte, prédit la fin qu'il lui souhaitait en affirmant "que
l'assassinat du Premier ministre Tony Blair serait moralement justifié". "Ce serait
l'équivalent au fait d'avoir ordonné la mort de milliers de personnes
innocentes en Irak, comme Blair l'a fait".
M'Hamed
BEN YOUSSEF