Ils prêchent la haine!

 

Des vagues incessantes de racisme ne cessent, ces derniers temps, pourtant nous sommes au cœur de la saison estivale, de déferler en Europe et en Amérique contre les musulmans. Et plusieurs de leurs modestes lieux de culte, souvent de fortune, voire des parkings souterrains inadaptés, sont l’objet d’actes de vandalisme.

 

Selon «The Indépendant», il y a une progression de 30 % des agressions contre les musulmans en Grande-Bretagne depuis le mois de juin. Une situation d’autant plus alarmante que cette dangereuse hostilité pousse, un peu partout, comme des champignons en Occident. Et rien d’étonnant à cela du moment que les maîtres du monde dit «civilisé» ne se sont pas toujours décidés à prendre les mesures adéquates pour freiner, alors qu’il est encore temps, les ardeurs malveillantes de leurs gouvernés à l’égard de l’une des religions les plus tolérantes au monde qu’est l’Islam, basé par essence sur la clémence et le pardon.

 

Je suis tombé, par hasard, sur une citation hasardeuse lors d’une interview de Mgr Georg Gaenswein, secrétaire particulier du pape actuel, parue dans le journal «Süddentsche Zeitung» en date du 26 juillet dernier. Ce prélat a osé y clamer, et c’est aberrant : «Il ne faut pas minimiser les tentatives d’islamisation de l’Occident, et le danger qui en découle pour l’identité de l’Europe». Quelle tolérance de la part de cet évêque !

 

Il s’agit d’une véritable incitation à la haine raciale avec tout ce qui en découle de dégâts collatéraux. Emanant d’une personnalité ecclésiastique, relevant du premier cercle autour de Benoît XVI et de surcroît son plus proche collaborateur, il en ressort que nous avons affaire plutôt à une nette et gravissime prise de position du Vatican sur un sujet des plus brûlants. Et que Gaenswein n'était que la voix de son maître. Du reste, le pape lui-même n’a pas manqué, au cours de l’année passée, de tenter de porter préjudice au prophète Mohamed. N’a-t-il pas se rétracter à la veille de sa visite, contestée alors, en Turquie ?

 

Dès lors, rien d’étonnant qu’un peu partout, particulièrement en Europe, on assiste à des débordements dont sont victimes les musulmans qu’ils soient d’origine arabe ou asiatique. En voici un récent échantillon :

 

— Des manifestations sont organisées à Cologne, à Berlin, à Londres et à Marseille contre la construction agréée d’une mosquée respectivement dans ces grandes villes vivent d’importantes communautés de citoyens musulmans. Les opposants auraient «peur de la vue des minarets» appelés à surplomber ces futurs lieux de culte.

 

— Un animateur radio de renom, Neil Portaz, dont l’antenne touche tous les recoins des Etats-Unis, est allé jusqu’à comparer les musulmans à des stridulants grillons, ces bestioles sifflotant le jour et se nourrissant uniquement de nuit. Et cela parce que les musulmans font le jeûne durant le mois de Ramadan.

 

— De nombreux musulmans en Angleterre, et ailleurs aussi, ont été ébranlés en apprenant que, le vendredi 10 août au matin, un Irlandais, sous prétexte de tenir à se convertir, a sauvagement blessé l’imam du Centre Islamique de Regent Park, Cheikh Mohamed Salmouni, par ailleurs délégué d’Al Azhar. La gravité de son état est telle qu’il doit subir, prochainement, une seconde opération chirurgicale.

 

Le criminel, la quarantaine, est un catholique pratiquant qui a tenu à faire, au cœur de la mosquée, l’apologie du christianisme et à exhiber, entre autres, sa croix à la figure de sa victime ensanglantée.

 

L’éventail des méfaits perpétrés contre les musulmans en Occident est en passe de devenir, malheureusement, leur pain quotidien, y compris au Canada et en Hollande, pays naguère réputés terres de coexistence des différentes religions.

 

Et face à autant de crimes dont les grands médias internationaux ne rapportent que les miettes de la partie visible de l’iceberg, on regrette que peu de voix crédibles dans le monde arabo-musulman s’insurgent contre cette dramatique situation. Toutefois, il y a quelques exceptions dont celle du ministère des A.E. d’Egypte qui a réagi vigoureusement quand des sujets de Moubarak firent l’objet de ratonnades ou gravement blessés, cas de l’imam Salmouni

 

M'Hamed BEN YOUSSEF